Vendredi 29 Mars 2024
Chroniques du Lundi
Dimanche, 03 Mai 2015

Puerta, Règlement, Ligne, Toreros français, Surhommes, Naphtaline, Résultats…

PUERTA

Dimanche dernier, à Las Ventas, le novillero Antonio Puerta est arrivé gonflé à bloc, mais question de bloc, c’est sur celui d’une salle d’opération qu’il a fini la tarde !

En effet, après s’en être bien tiré avec son premier novillo, ce qui lui valut de saluer, c’est sur un quite sur le troisième qu’il s’est fait salement accrocher, Antonio subissant une cornada de 45 cm dans la cuisse gauche, avec pas mal de dégâts périphériques.

Malgré ses souffrances et sa future rééducation qui risque de prendre pas mal de temps, le novillero n’a exprimé qu’un regret, non d’être allé exécuter ce quite, non, mais tout simplement… de ne pas avoir coupé l’oreille de son premier novillo !

Ce regret s’accompagne d’un souhait émis par Antonio  depuis la clinique, être répété à Las Ventas le plus vite possible ! Vous avez dit Aficion ?

RÈGLEMENT

L’UVTF a mis à jour le Règlement Taurin en usage dans les plazas françaises. Une somme d’articles qui régissent les spectacles tauromachiques et comme on dit, nul n’est censé ignorer la loi !

Pour en connaître tous les contours, cliquez ICI

Bonne lecture et… bon courage !!!

LIGNE

« Pour rivaliser avec les figuras, il ya une ligne que l’on peut franchir une fois, mais qu’on est peut-être pas capable de le faire tous les jours ! »

Autrement dit, beaucoup de toreros peuvent se hisser au niveau des meilleurs sur une course, mais peu peuvent le faire avec régularité, tel est l’avis d’Eduardo Dávila Miura qui vient de frapper un grand coup dans la Maestranza pour un retour exceptionnel.

En clair, ça signifie que pour franchir un échelon, il faut prouver souvent, et non pas sur un coup d’éclat. Et c’est bien le cas chez ceux qui prétendent à atteindre l’excellence, avec en filigrane un paramètre incontournable, avoir l’assentiment des aficionados… et des empresas ! Autrement dit, plaire à tout le monde, ce qui  n’est pas toujours compatible, et susciter la demande. Vaste chantier…

TOREROS FRANÇAIS

La faible affluence enregistrée lors du gala taurin de samedi dernier à Béziers est quelque part symptomatique de l’évolution de l’aficion. Les causes en sont multiples, la disponibilité, la date, coincée sur un pont, le potentiel économique de chacun, le manque d’unité de l’aficion locale et surtout la propension du grand public à ne se déplacer que pour les grands événements.

Tout ça, plus la menace des anti-corridas qui plane toujours même quand ils ne sont pas là, faute de troupes, met en exergue la capacité à rassembler, y compris ceux qui clament haut et fort la nécessité de soutenir les toreros français et qui brillent par leur absence. Entre les beaux discours et la réalité du terrain, il y aura toujours un abîme…

SURHOMMES

Avec deux blessés graves, Alberto López Simón et Ángel Teruel, Las Ventas a connu une goyesque prolixe en émotions. Deux blessures de pronostic grave qui vont mettre un frein temporaire à leur trajectoire. Ce ne sont certes pas les premiers, mais ce qu’il y a d’admirable, c’est en particulier la réaction de López Simón qui bien que profondément meurtri, a tenu à revenir dans le ruedo après un passage à l’infirmerie pour lidier son second toro !

On dit des fois que les matadors sont des êtres particuliers, voire des surhommes, et s’il fallait encore trouver une preuve, ce serait bien celle-là, non ?

NAPHTALINE

José Tomás est revenu à Aguascalientes pour une corrida certainement très émouvante, il a triomphé là où il a failli y rester, et je suis très content pour lui. Seulement, avec José Tomás, il y a comme un problème. Celui de l’attente et du mythe…

Et à la force, ça commence à faire beaucoup. Au risque de me mettre à dos tous les tomasistes de la Terre, la plupart d’ailleurs plus pour suivre un phénomène de mode que par pure aficion, je commence à en avoir assez de devoir répondre à la sempiternelle question : alors, il va venir cette année ?

Evidemment, je ne suis pas dans ses petits souliers et je n’ai aucun élément de réponse, et pour tout dire, je ne me lève pas tous les matins en me demandant si Dieu va revenir sur Terre !!!

Car Dieu, alias José Tomás, je l’ai déjà vu des dizaines de fois… quand il fallait le voir !!! Alors tous les bobos qui veulent rattraper le temps perdu, ce n’est pas vraiment mon problème…

Entendons-nous bien, il est certain que José est un maestro exceptionnel, un torero d’époque, qu’il m’a fait vibrer certainement autant que vous, mais après, dans cette espèce de semi retraite dont il ne sort qu’occasionnellement, voilé dans une chape d’incertitude et de mystère, ça commence un petit peu à me peser. Car aussi exceptionnel qu’il soit, les temporadas continuent à se succéder avec leur part d’échecs et de triomphes, et l’époque actuelle est loin d’être la pire. Même si on a toujours tendance à enjoliver le passé… Surtout à un moment où il y a pas mal de toreros intéressants, mais ça, c’est à l’appréciation de  chacun. Question de vibrations et de ressenti.

Et comme je fais mien le dicton : "Il vaut mieux tenir qu'attendre ! ", je préfère partager des émotions en direct plutôt que de vivre sur le passé, qu’il ne faut certes pas renier, mais on ne peut pas avancer en étant entourés de boules de naphtaline… ou de cristal ! C’est du moins mon avis, alors viendra, viendra pas,  Dieu seul le sait ! L’autre… 

RÉSULTATS

On me reproche parfois des inégalités sur la transcription de l’évaluation des résultats d’une course, à savoir si Untel a salué ou si tel autre n’a obtenu que le silence. Dans ce domaine, on peut notamment remarquer que nos amis ibériques ont assez souvent le sens de l’exagération…

En ce qui me concerne, et je ne suis pas le seul, le critère est très simple, il correspond à la réaction du public après l’arrastre, et non avant !

C’est très différent, parce qu’avant, les gens applaudissent parfois un peu tout et n’importe quoi, même la musique lorsque les bandas les incitent à taper dans leurs mains… Ce n’est pas toujours facile de faire le tri, ce n’est en aucun cas pour minimiser le labeur d’un torero, c’est juste une question d’objectivité.