Vendredi 29 Mars 2024
Currrro !
Jeudi, 10 Novembre 2011

Curro Romero tel qu’en lui-même, avec sa conception, son extraordinaire capote et sa ligne de vie…

Récemment, alors qu’il était en compagnie de Rafael de Paula, dont le fils, Jesús Soto de Paula, vient de publier un ouvrage biographique sur son père, « Entre clamores y espantás »,  Curro Romero a lâché quelques confidences sur sa façon de voir le toro et le toreo qui, c’est le moins que l’on puisse dire, sortent des sentiers battus. Quelques extraits…

« Le toreo, c’est convertir un acte violent en quelque chose de beau… et savoir ce que tu portes en toi te donne beaucoup d’assurance. »

« Le toro bravo est celui qui commence à se laisser dominer au capote. Quand un toro brave met la tête et obéit, tu lui as fait autant de dégâts qu’avec deux ou trois piques ! »

« Les toros se dominent avec le capote avec lequel ils sont parfois parés sans qu’il soit alors nécessaire de les emmener au cheval !  On peut faire une faena entière avec le capote face à un bon toro et entrer a matar encore avec lui. Ça doit être alors la merveille des merveilles ! »

« La pureté a représenté mon message. C’est la seule manière que je comprenne pour aller chercher la vérité des choses. C’est l’énigme qui crée l’aficion et non ces histoires commerciales que certains de mes compañeros mettent en avant. J’ai toujours cru au mystère de ceux qui, quand ils toréent, laissent une trace pour toute la vie. Le toreo est un art très fugace. Ce que j’ai cherché dans ma vie est cette grandeur de l’instant éternel. C’est pour ça que je n’ai pas beaucoup toréé, seulement quand je croyais que je pouvais exprimer quelque chose ! »

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Evidemment, la conception de Curro Romero ne fait peut-être pas l’unanimité, mais en l’appliquant, il nous a réservé de si beaux moments, parfois inoubliables, générant forcément des hauts et des bas, des clameurs comme des espantadas, à l’image du titre du livre du fils de Rafael… C’est bien comme ça qu’il fallait le prendre, et c’est bien comme ça que je l’ai aimé…

« Je me sens mieux quand je n’ai pas de contraintes, sans avoir à trop donner d’explications. Je suis un homme qui aime la solitude et le silence. Je peux passer une semaine sans sortir de chez moi, je me promène dans mon jardin, je pense… Je n’ai pas besoin de plus. Je me sens comblé avec ce que j’ai. Ce n’est pas que je me sois divinisé, mais je suis ce que je suis… »

Un torero d’exception, une légende, un mythe ? Au choix…